Aurélie Martinez

Bio

Docteure en Art (Histoire, Théorie, Pratique) et Artiste plasticienne, Aurélie Martinez oriente ses recherches sur le corps. Qu’il s’agisse de portraits ou d’anatomies complètes, elle manipule numériquement la texture de la peau, sa couleur, son grain, tout en ne retouchant pas néanmoins certaines parties. Parmi ses thèmes de prédilection figurent les monstres, la danse butô, des hybrides mi-hommes mi-animaux, le corps fragmenté, le genre.

Riche de cet imaginaire elle a pour le Projet Vénus introduit de la couleur au sein de la structuration d’une anatomie interne parfois très scrupuleusement examinée :

« Lorsque l’on m’a proposé, comme point de départ iconique, une photographie en noir et blanc, représentant un buste féminin, j’ai de suite pensé à une transformation de type anatomique. Il était évident pour moi, qu’il fallait révéler l’anatomie interne de ce corps. J’ai donc superposé de fines couches d’images colorées, pour recomposer un organisme. Tout d’abord un cœur, ensuite des poumons, une cage thoracique et enfin une peau fleurie, transparente, pour apporter de la douceur et pour laisser paraître cet ensemble interne chaud et palpitant. Le fond est devenu naturellement orange, les tétons se sont ornés d’un rose fluo pétillant.

Le titre de cette manifestation « Projet Vénus » m’a fait directement penser aux vénus ; ces objets d’études anatomiques, réalisés en cire, utilisés par les étudiants en médecine au XVIIème et XVIIIème siècle pour apprendre l’organisation interne du corps humain. Ces fac-similés organiques, ces modèles parfois féminins, étaient démontables afin que les étudiants examinent la reproduction de nos entrailles.

Ma réalisation plastique fait également référence à l’ouvrage de Georges Didi Huberman, Ouvrir Vénus, faisant directement appel à un détail du tableau de Sandro Botticelli, une scène onirique, nommée l’assassinat de la dame, peint en 1483, second volet, extrait de la série picturale, intitulée : l’histoire de Nastagio degli Onesti. Dans ce tableau, on observe un cavalier qui ouvre le corps d’une femme pour en extraire ses organes, suivie de la reconstitution indemne de son corps ; une scène qui se répète une fois par semaine, tel un châtiment, suite au fait qu’elle n’ait pas voulu donner son amour à son prétendant. »

#aurelemartinez

https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=34359

A partir d’une photo de Gwenael Mersaoui

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